Résignés, les Mantais. Depuis mercredi, Pierre Bédier n'est plus secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice, après sa mise en examen pour «corruption passive et recel d'abus de biens sociaux». «C'est comme ça», affirme un badaud sur le marché du centre-ville. Pierre Bédier va retrouver son mandat de maire de Mantes-la-Jolie (Yvelines) le 2 février, après avoir provoqué la démission de son remplaçant. «Ah bon, parce qu'il ne l'était plus ?» s'interroge un autre. Mais il demeure tête de liste départementale pour les régionales. «Ça ne changera rien», s'accommode un troisième. Bédier ne souhaite pas redevenir député. «Ça pourrait changer», prédit un dernier.
Même les militants politiques paraissent avoir abdiqué. Samedi, autour de la collégiale, Jacques, ouvrier chez Renault, et Dominique, professeur de français, vendent Rouge, l'hebdo de la LCR. Peu de clients : «Ici, la gauche, voilà longtemps qu'elle est morte.» Pour eux, l'affaire Bédier «passe après tout le reste : les emplois menacés, la désastreuse affaire du voile». Silence, donc. Les socialistes se réfugiant derrière «la présomption d'innocence», ne pipent mot non plus sur l'ex et futur maire. Ils ont tout de même commis, mercredi, un communiqué dans lequel ils se contentent de «dénoncer le mal que Pierre Bédier fait subir à Mantes-la-Jolie [...]. On n'en parle plus dans les rubriques faits divers (allusion explicite au quartier dit sensible de la ville, le Val-Fourré, ndlr), mais dans celles des affaire