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Libération

Bercy reçoit une leçon d'économies

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La Commission européenne assure que le déficit français dépassera encore les 3 % du PIB en 2005.
publié le 29 janvier 2004 à 22h22

à Bruxelles

L'ambiance glaciale entre Paris et la Commission européenne ne risque pas de se réchauffer de sitôt : Pedro Solbes, le commissaire chargé des Affaires économiques et monétaires, a estimé, hier, que la politique budgétaire française «manque d'ambition», et qu'en conséquence, le déficit public de la France restera bien au-delà du plafond de 3 % du PIB en 2005, contrairement aux engagements du gouvernement Raffarin. «Les efforts budgétaires français sont insuffisants, compte tenu de la gravité de sa situation», a martelé Pedro Solbes.

Stratégie. L'exécutif européen rendait hier son avis sur le «programme de stabilité» 2003-2007, transmis par la France le 11 décembre. Le gouvernement y présentait une stratégie budgétaire visant à rester dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance. Car même si celui-ci a été «mis entre parenthèses» le 25 novembre, Paris s'est engagé à revenir sous la barre des 3 % de déficit public en 2005, après avoir dépassé ce seuil pendant trois ans.

Manifestement, Bruxelles ne croit pas du tout à la stratégie française. Ainsi, Pedro Solbes continue à affirmer que le déficit public français pour 2003 sera de 4,2 % du PIB ­ et non pas de 4 % comme l'assure la France ­, ce qui empêchera de «mettre fin à la situation de déficit excessif en 2005». Il revoit d'ailleurs toutes les prévisions du gouvernement Raffarin à la hausse : Pedro Solbes évalue le déficit français à 3,8 % en 2004, et non 3,6 % selon les prévisions françaises, et à 3,6 % en 20