A peine approuvé, déjà modifié. Le projet de loi «relatif à l'application du principe de laïcité dans les écoles, collèges et lycées publics», présenté hier matin en Conseil des ministres, a été corrigé, hier en début de soirée, par les députés de la commission des Lois. L'amendement adopté peut tout changer. C'est-à-dire, comme l'explique Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, «faire du projet de loi un texte de concorde républicaine». En effet, les groupes UMP et PS de l'Assemblée nationale ont trouvé un début de terrain d'entente. «Un petit geste», selon René Dosières, député de l'Aisne et principal orateur socialiste sur le sujet.
Alors que la commission des Affaires sociales, consultée pour avis, n'avait pas changé une virgule au projet, la commission des Lois a, elle, adopté un amendement unique et commun aux deux principales forces de l'hémicycle. L'amendement qui reste à être adopté définitivement par l'Assemblée lors du débat public entre les 3 et 5 février stipule : «Préalablement à la mise en oeuvre d'une procédure de sanction, le chef d'établissement invite l'intéressé, par la voie du dialogue, à se conformer à la règle [...].»
C'était l'une des trois revendications du groupe socialiste (Libération de mardi). Les deux autres visaient à substituer le terme «ostensible» à «visible» et à changer le titre du projet de loi, pour ne plus faire référence à la «laïcité». Ces amendements ont été rejetés par la commission des Lois. En conséquence, les sociali