Menu
Libération

Chinoiseries entre Fabius et ses rivaux.

Article réservé aux abonnés
Des dirigeants du PS raillent sa présence à un dîner donné en l'honneur de Hu Jintao.
publié le 30 janvier 2004 à 22h25

Sur le coup, ils n'ont rien dit. Juste esquissé quelques sourires. Mais depuis mardi, certains dirigeants socialistes ont compris le parti qu'il pouvait tirer de ce qu'ils nomment «la première faute de Fabius depuis la présidentielle de 2002».

Lundi soir, l'ex-Premier ministre participe ­ à ce titre ­ au dîner d'Etat, donné à l'Elysée en l'honneur du président chinois, Hu Jintao. Comme Raymond Barre et Pierre Mauroy. Le lendemain, mardi, Fabius appelle les députés socialistes à boycotter le président chinois invité à discourir dans l'hémicycle. Au milieu de sa tirade, il cite «de mémoire, Jacques Chirac» pour mieux condamner les propos tenus la veille au soir par le chef de l'Etat. Toute l'assistance comprend alors que Fabius faisait partie des convives de la veille.

Sur le coup, nombre de députés se disent «soufflés» par «la révélation de la duplicité fabiusienne». Dans les couloirs de l'Assemblée, les langues se délient. Certains font part de leur «énervement» tandis que les amis des autres éléphants du PS voient l'occasion de renvoyer Fabius à ses carottes râpées. Un fidèle de Hollande assure «avoir du mal à croire à sa conversion après ça». Un proche de Martine Aubry ajoute : «Il ne change pas ! Toujours aussi trouble.» Et un partisan de DSK conclut sur «l'incompréhensible double langage de Laurent».

Fabius se dit «surpris» face à tant de haine. Lui distingue les relations d'Etat à Etat de l'invitation faite par une assemblée démocratique à un responsable politique. A l'Ely