Le pire n'est jamais certain. 16 à 20 millions d'euros d'argent public auront été investis d'ici 2005 pour le «plan de sauvegarde» (PDS) du parc Bellevue, une copropriété privée très dégradée qui avait pris des allures de bidonville vertical, livré aux marchands de sommeil. Dans cette cité toute proche du centre-ville, les requins de l'immobilier achetaient un appartement 2 000 euros ou moins et se remboursaient en quelques mois avant de faire d'excellentes affaires en louant, cher (400 euros par mois), à tous les exclus du logement social (1). Saleté, vétusté, squats, appartements surpeuplés, chauffages bricolés, fuites d'eau, ascenseurs en panne pendant des années. 5 000 à 6 000 habitants galéraient à Bellevue, 800 logements avec une seule adresse postale qui, à Marseille, est la marque de l'infamie : 143, rue Félix-Pyat.
Mais les choses changent. Grâce à ce PDS démarré début 2002, la cité est en travaux. Pour la désenclaver, on a créé de nouvelles rues, une promenade. On a abattu deux bâtiments pour donner de l'air, on a rénové des appartements, on a réparé les ascenseurs, posé des boîtes à lettres, fermé les vide-ordures, arrangé les réseaux pour éviter les fuites d'eau. «La copropriété se transforme, c'est visible, et on n'a pas encore fait le tiers des travaux», se réjouit l'administrateur provisoire, Jean-Marc Dominici. «Les gens sont contents», confirme Mustapha Medjou, président de l'amicale des locataires.
Surnommé «le maire de Bellevue», Medjou râle quand même : il