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Libération

Le jackpot du hors-taxes

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Plébiscitée par les entreprises, la zone franche peine à faire baisser le chômage dans les quartiers nord.
publié le 31 janvier 2004 à 22h27

«Regardez-moi cette vue ! Quand le soleil se couche, ça vaut la baie de Saigon.» Spécialiste des voyages organisés en Asie du Sud-Est, Jacky Pilo s'y connaît en vues sur la mer. Des fenêtres de ses bureaux, on surplombe les collines qui descendent vers les petites plages de l'Estaque et la côte rocheuse. Au premier plan, les tours de la cité de la Bricarde, dans les quartiers nord de Marseille, où il a installé sa société, Voyageurs associés. Motif de son emménagement : la cité est classée en «zone franche urbaine» et bénéficie depuis 1997 d'exonérations fiscales. Considérée comme un succès, l'opération «zone franche» sera dédoublée cette année. Marseille deviendra la seule ville française dotée de deux périmètres hors taxes pour les entreprises.

«En centre-ville, je manquais de place, expose le patron d'une vingtaine de salariés, les services de la mairie m'ont vendu la zone franche, mais quand j'ai décidé de venir à la Bricarde, on m'a pris pour un fou.» Pour Jacky Pilo, cinq ans après, le résultat, «c'est le jackpot». Grâce aux tarifs de location ultraconcurrentiels et aux charges patronales réduites de 10 %, il a pu développer son activité sans emprunter. L'insécurité des quartiers nord ? «Entre la réalité et ce qu'on m'a raconté, il n'y a rien à voir», insiste le petit entrepreneur. Le voyagiste a joué la carte des associations locales. Il finance le club de foot des jeunes du quartier. Comme elle en a l'obligation, l'agence a embauché deux habitants de la cité : un cour