Où sont passés les «vrais» Marseillais ? Soirées chez des copains, manifestations culturelles, marché de l'immobilier: les «pièces rapportées» par le fameux effet TGV sont partout. Récupération ou accompagnement du phénomène, la mairie a lancé, en novembre, une initiative intitulée «Bienvenue à Marseille». Les nouveaux habitants, aimablement invités au palais du Pharo par Jean-Claude Gaudin, se sont vu offrir diverses publications municipales et une semaine de gratuité dans les transports en commun. Sans compter un exemplaire du Figaro magazine plébiscitant la candidature de la ville à la Coupe de l'America. Six cents personnes se sont déplacées, en famille, pour ce pot d'accueil. Un élan d'enthousiasme bien en phase avec les voeux quasi magiques que tous ces néo-Marseillais forment pour leur nouvelle vie sous le soleil. A commencer par la maison avec jardin et vue optionnelle sur la mer ; la mythique douceur de vivre méditerranéenne et l'inscription dans les mutations que cette ville est censée connaître. Mais le tableau résiste-t-il à l'expérience ?
Coup de dés. Wladyslaw Znorko est un nomade par nature. Il a pourtant installé ses pénates à la Joliette depuis deux ans, à quelques enjambées de l'embarcadère pour la Corse et le Maghreb. Marseille, parce que ça ressemble à Roubaix, là où il est né, parce que c'est la ville qui a vu le plus grand nombre de ses pièces de théâtre et parce qu'au guichet d'une administration on ne lui demande pas de répéter son nom