Le ministre (UDF) des Transports est prié de se presser un peu le train. Matignon souhaite que Gilles de Robien accélère un peu son calendrier de mise en place du service minimum dans les transports. Jusqu'à présent, Robien, tout à son image de dialogue social et de modération, avait ébauché un calendrier en deux temps.
Première étape, l'adoption d'un projet de loi s'inspirant du système de l'alarme sociale de la RATP, c'est-à-dire obligeant les partenaires sociaux à discuter avant le dépôt d'un préavis de grève. Après cette mise en bouche «soft», dont Robien souhaitait le vote en juin, il s'agissait de s'attaquer au service minimum à proprement parler. Il avait imaginé un comité d'experts de «très haut niveau» (qui seront présentés le 9 février), censés réfléchir pendant six mois avant de pondre un texte, probablement traduit lors d'une deuxième phase législative.
Ce prudent train-train ne sied guère à l'UMP. Matignon a la ferme intention de hâter un peu les choses et réfléchirait même à déposer un projet de loi unique avant la fin de la session parlementaire, en juin. Ce qui impliquerait d'écourter un peu les six mois de réflexion des «sages» chers à Robien... «Disons que ce serait six petits mois», commente un élu UMP qui rappelle que «la demande des députés UMP exprimée lors du débat parlementaire sur le service minimum, en décembre, était de faire aboutir un projet de loi avant les vacances d'été». Chez Robien, on concède qu'un «débat» existe à Matignon sur la méthode et