Menu
Libération

Verts: vingt ans et toujours pas mûrs.

Article réservé aux abonnés
publié le 31 janvier 2004 à 22h26

Sympa mais inaudible. C'est le paradoxe, et la malédiction, de l'écologie politique en France, vingt ans après l'assemblée générale qui décida, le 29 janvier 1984 à Clichy, l'unification des principaux mouvements écolos des années 70 en une formation baptisée les Verts. Quand on leur demande d'apprécier l'action des partis politiques, les Français distinguent régulièrement les Verts : devant l'UMP, le PS et les autres, ils sont ceux dont l'action est, souvent, jugée le plus favorablement. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que ce capital de sympathie ne s'exprime pas toujours dans les urnes. Aux législatives de juin 2002, alors que les écologistes s'étaient imposés depuis cinq ans comme parti de gouvernement, seulement 3 des 70 candidats Verts soutenus par le PS ont réussi à se faire élire à l'Assemblée nationale. «Les gens doutent du réalisme de nos réponses et de notre capacité à gérer», reconnaissait vendredi le secrétaire national, Gilles Lemaire.

Comment crédibiliser les Verts sans décevoir le bon million d'électeurs fidèles au vote écolo depuis la candidature d'Antoine Waechter à la présidentielle de 1988 ? Pour Didier Anger, pionnier des luttes antinucléaires et premier porte-parole du parti, en 1984, la question reste ouverte. Ce militant normand, aussi discret qu'obstiné, fut le premier à faire la démonstration de l'audience du combat antiproductiviste. Dans la circonscription de Valognes (Manche), il avait recueilli 12,7 % des suffrages dès les législatives d