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Libération

La tête loin des urnes, un relent de 21 avril 2002.

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publié le 3 février 2004 à 22h45

Le bras de fer que les chiraquiens semblent tentés d'engager avec la justice va-t-il mobiliser, par contre-coup, les supporters de l'opposition ? Le Juppéthon mis en branle par l'UMP pour communier autour du martyr de son chef peut-il, à l'inverse, réveiller les sympathisants de la majorité ? A sept semaines du premier tour des élections régionales, l'atonie de l'électorat n'a d'égale que celle qui frappait les Français à l'approche du 21 avril 2002.

Selon la première livraison de notre observatoire des régionales Louis-Harris-Libération-AOL (1), 64 % des Français se disent «peu» ou «pas du tout intéressés» par la campagne, contre 36 % qui formulent l'avis inverse. Certes, après d'interminables préliminaires, la joute électorale ne fait qu'entrer dans une phase active. Et malgré la ritournelle de la «proximité», le scrutin régional parle moins à l'électeur que le combat des chefs élyséen.

Bouderie. Il n'empêche : cette léthargie rappelle celle qui précédait le «coup de tonnerre» d'il y a deux ans, lorsque, début mars 2002, 56 % des Français se disaient «peu» ou «pas du tout intéressés» par la présidentielle. 73 % des 18-24 ans et 75 % des ouvriers affichent leur désintérêt. Une opinion partagée par «seulement» 46 % des personnes âgées de 65 ans et plus, et 49 % des cadres. En progression continue depuis le début des années 80, tous scrutins confondus, l'abstention risque donc de battre, le 21 mars, un record amélioré à chaque édition du scrutin régional. En 1986, 22 % des insc