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Libération

Front de protection du Concordat

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Les députés alsaciens et mosellans s'accrochent à leur statut.
publié le 4 février 2004 à 22h45

C'est la conspiration d'outre-Vosges. A l'ouverture du débat parlementaire sur l'interdiction du port ostensible de signes religieux à l'école, les 26 députés alsaciens et mosellans sont «l'arme au pied», selon l'expression de l'un d'eux. Prêts à faire feu contre la tentation de certains parlementaires «de l'intérieur» de profiter de ce débat pour supprimer tout ou partie du Concordat, qui lie depuis 1801 l'Etat et le Vatican en Alsace et en Moselle. Déjà, lors du débat en Commission des affaires sociales, la députée verte Martine Billard (Paris) a brandi la menace. Si elle ou un autre parlementaire récidive, les élus concordataires ont prévenu : ils demanderont au gouvernement ­ «si nécessaire» par le dépôt d'un amendement ­ que leur spécificité soit préservée.

Dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et en Moselle, les prêtres, pasteurs et autres rabbins sont nommés et rémunérés par l'Etat. L'enseignement des religions est dispensé dans les établissements scolaires publics, sauf demande contraire des parents. Parfois, on trouve même des crucifix accrochés aux murs de lieux républicains. Et chaque année, autour du 6 décembre, saint Nicolas apporte des friandises aux enfants des écoles publiques.

Parce qu'ils tiennent à leur «droit local», ces parlementaires se sont concertés à deux reprises. Une fois en décembre, au palais du Luxembourg, à l'initiative du sénateur (UMP) Hubert Haenel. Et une seconde, le 24 janvier à Strasbourg, autour du député (UMP) Emile Blessig, également président