Marine Le Pen fait mine de découvrir les vertus de «la sociale». Sur des tracts de la candidate du Front national aux régionales en Ile-de-France, un homme cache sa nudité sous un carton estampillé «made in China». «600 000 chômeurs dans notre région, des dizaines de plans sociaux... Contre l'insécurité sociale... Front national», dit le slogan.
Eludée durant la campagne présidentielle, la question sociale est en passe de devenir l'argument choc des candidats d'extrême droite aux régionales à destination de l'électorat populaire. Au grand désarroi des associations de chômeurs, de précaires et d'insertion, prêtes, pour certaines, à intervenir sur le terrain politique. «"La gauche n'a rien fait, la droite m'exclut du chômage, je vote FN." L'argument peut en séduire beaucoup», se désespère François Desanti, le responsable des comités de chômeurs CGT. Raison pour laquelle Jean-Paul Peneau, directeur général de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), raconte avoir «placardé dans les foyers d'urgence des affiches pour inciter les gens à s'inscrire sur les listes électorales». Les associations d'exclus et de chômeurs se souviennent que Le Pen a déjà dépassé 25 % des voix chez les chômeurs à la présidentielle de 2002, comme à celle de 1995. Et qu'à l'occasion des régionales le discours lepéniste risque fort de mordre un peu plus sur les populations les plus fragilisées.
«Interdire». «Un jour, alors que nous étions à mettre sous enveloppes