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Libération

Les salaires au secours de la TP?

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Matignon devra régler le pataquès lié à la révision de la taxe professionnelle.
publié le 5 février 2004 à 22h47

La grande réforme de la taxe professionnelle (TP) annoncée par Jacques Chirac, au nom de l'emploi, pourrait bien amener le gouvernement à taxer... les salaires. Le 6 janvier, le chef de l'Etat avait pris tout le monde de court, en annonçant une révision de la TP dans les «dix-huit mois» et, en attendant, l'exonération des «nouveaux investissements». Le but affiché étant de favoriser l'investissement industriel, donc l'emploi.

Dans la période intermédiaire, l'exonération sera entièrement prise en charge par l'Etat, ce qui représente la somme rondelette de 3 à 3,5 milliards d'euros, à la charge des budgets 2006 et 2007 (la TP se paye avec deux années de décalage). Encore le ministère des Finances a-t-il posé des verrous en réservant le dispositif aux petites et moyennes industries. «Les grandes bénéficient déjà de plafonnement, explique un haut fonctionnaire. Pour les grosses, de toute façon, l'effet sur l'investissement serait quasiment nul, puisque ces entreprises ont des plans pluriannuels déjà arrêtés.» Une critique en creux de la pensée présidentielle.

Un groupe de travail devrait réfléchir sur la réforme pendant quelques mois. Les contraintes sont considérables. Tout d'abord, la TP est un gros impôt, qui rapporte 22 milliards d'euros aux collectivités locales. Ensuite, la Constitution impose l'autonomie financière de ces collectivités. Pas question, rappelle Philippe Laurent, président de la commission financière de l'Association des maires de France (AMF), de «partager un