«A saisir en novembre 2004, poste de président de grand parti, sérieuses références chiraquiennes exigées.» Depuis mardi soir et l'annonce du retrait programmé d'Alain Juppé de la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy cogite. Doit-il poser ses jalons pour postuler à la tête du parti, quitte à déclencher une guerre immédiate avec les chiraquiens ? Ou peut-il faire l'impasse sur l'UMP, en estimant que son lien direct avec les Français est suffisamment solide pour se passer d'une écurie en vue de la présidentielle ? Il n'a pas encore tranché. Mais une chose est sûre : les sacs de sable sont déjà posés à l'entrée du parti pour lui en barrer la route. «Rien ne va changer à l'UMP jusqu'au congrès de novembre 2004» qui prévoit l'élection des instances par les militants, affirmait hier un dirigeant du parti. En clair, même affaibli, Alain Juppé va rester aux commandes en jouant pleinement son rôle de chef. Il ne préparera «la relève» que contraint et forcé et avec un successeur dûment agréé par l'Elysée.
Une telle hypothèse est inacceptable pour le ministre de l'Intérieur. Ses (rares) amis au sein du parti comme les parlementaires proches de lui estiment que toute tentative de bunkériser l'UMP et d'en faire une «machine anti-Sarko» le pousserait à se présenter au suffrage des militants. «Perben ou Gaymard, intronisé à la place de Juppé, ce ne serait pas acceptable. Quant à Raffarin, nul ne peut dire s'il sera en situation de postuler après les régionales», souligne un député proche du