Menu
Libération

Debré, ou la danse du voile devant les députés PS.

Article réservé aux abonnés
publié le 6 février 2004 à 22h48

Il n'a presque rien dit. Juste distillé quelques amabilités ou vacheries en direction de ses «chers collègues». Manière d'assurer l'ambiance dans un hémicycle pas très garni durant vingt et une heures trente de débats. Quasi silencieux depuis le début, mardi, de l'examen parlementaire du projet de loi relatif à «l'application du principe de laïcité dans les écoles», Jean-Louis Debré aura été paradoxalement très présent dans la discussion.

Cette loi ­ dont l'examen s'est achevé hier soir et qui sera votée mardi par une majorité de députés UMP et PS ­ est sa loi. Plus, en tout cas, que celle de Raffarin qui l'a présentée aux députés mardi, ou de Juppé qui l'a inspirée. Et presqu'autant que celle de Jacques Chirac. Car sur le fond comme sur la forme, le président (UMP) de l'Assemblée nationale a imposé ses idées et sa méthode.

«Boutiquier». En délicatesse permanente avec le gouvernement ­ surtout depuis qu'il a récemment traité Raffarin de «boutiquier» ­, Jean-Louis Debré a profité de la faiblesse du Premier ministre pour imposer son point de vue à la majorité. Grâce aux socialistes, chez qui il a trouvé de précieux alliés.

Certes, comme le voulait le triumvirat Chirac-Juppé-Raffarin, la loi prohibera des établissements scolaires publics, le port «ostensible» de signes religieux. Mais l'adjectif «visible» que Debré préconise depuis qu'il a conduit sa mission parlementaire sur la laïcité s'est peu à peu imposé à tous, «parce qu'il est plus simple, plus clair, plus explicite», parce