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Libération

Laguiller et Besancenot, paire d'élections

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publié le 7 février 2004 à 22h50

Rouen envoyé spécial

«Un gars, une vieille.» Vite fait, Olivier Besancenot et Arlette Laguiller ont été rebaptisés par les Guignols de l'info sur le modèle du feuilleton Un gars, une fille. Où la sexagénaire de Lutte ouvrière (LO), un brin maternelle, recommande au turbulent trentenaire de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) de relire l'intégrale du Capital de Marx. Un vrai choc générationnel à l'extrême gauche. L'enfant de Porto Alegre et des luttes altermondialistes acoquiné, le temps de la campagne des régionales et des européennes, avec la dernière des bolcheviks français. Et pourtant, ça marche. «Vous savez, avec Olivier, ce n'est pas comme avec Alain. On n'en est encore qu'aux balbutiements», minaude la porte-parole de LO. «Que ne va-t-on pas dire sur notre tandem politique ? lance Olivier Besancenot sous les voûtes d'une ancienne église reconvertie en salle de réunion pour leur premier meeting de campagne commun, à Rouen. Que c'est l'alliance de la carpe et du lapin. Que ce n'est qu'une opération marketing sponsorisée par la Poste et le Crédit Lyonnais. Il s'agit juste d'un accord militant, sur des bases politiques.»

Mayonnaise. Négociées depuis le mois de juillet, ces bases politiques sont reprises à l'unisson par les deux représentants de l'extrême gauche, sans qu'il soit possible de glisser l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarettes entre eux. «Chacun fait son jus dans son coin, mais cela fonctionne», se réjouit Alain Krivine, porte-parole de la LCR. Lagu