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Libération

L'UMP tourne la page Juppé.

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publié le 9 février 2004 à 22h52

L'UMP canonise son condamné. Des pancartes de soutien brandies à bout de bras en guise de couronne mortuaire, des cornes de brume pour seul chant et un mort vivant, Alain Juppé, prononçant lui-même son éloge funèbre. Glaçant. A l'Elysée et à Matignon, il en fut décidé ainsi : le deuxième congrès de l'UMP, qui s'est tenu hier porte de Versailles à Paris, devait être celui d'«Alain», le mal-aimé transfiguré en martyr de la cause chiraquienne. A peine abordées les élections régionales de mars, initialement au programme de la réunion, l'heure était à l'oraison. A la veillée d'adieu, sur fond d'opération anti-Sarkozy. Les chiraquiens avaient tout prévu pour que cet hommage rendu au «meilleur d'entre nous», comme l'appelait le chef de l'Etat, soit réussi. Les quelque 10 000 militants invités à faire nombre se sont vu remettre des tee-shirts «Juppé !» et des affiches proclamaient «Alain, on t'aime», «Alain, l'union c'est toi». Le vilain petit canard de la famille, Nicolas Sarkozy, avait été soigneusement mis à l'écart de la cérémonie, pas programmé dans la litanie des discours. Contrairement à son habitude, le ministre de l'Intérieur, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles pour 2007, est venu sans sa femme Cécilia. Hier, les épouses du meeting étaient chiraquiennes. Isabelle Juppé, visiblement pas très à son aise, s'est timidement affichée aux côtés de son mari, soutenue par Anne-Marie Raffarin, la moitié du Premier ministre. Ne manquait plus que Bernadette, généralement ap