Signe des temps : à la librairie du deuxième congrès de l'UMP, qui s'est tenu hier à Paris, l'édition de poche du livre de Nicolas Sarkozy, intitulé Libre, était épuisée dès la fin de la matinée. Les responsables du stand ont affiché une note manuscrite : «Rupture de stock. Nous prenons les commandes.» «ça mériterait une photo !», rigole un jeune militant venu du Centre. «Sans être sarkozyste», ce cadre du privé observe la montée en puissance du ministre de l'Intérieur dans le coeur des adhérents. «Chez nous, on a tiré le gros lot : il a promis de venir soutenir notre candidat aux régionales !» Et pourtant, au cours de la grand-messe du parti chiraquien, pas une pancarte, pas un document ni un discours n'a été consacré au ministre de l'Intérieur. Présent dans toutes les têtes, plus encore depuis qu'Alain Juppé a annoncé son départ à l'automne de la présidence du parti, Nicolas Sarkozy n'a pas eu droit à la moindre faveur protocolaire. Ainsi va la vie à l'UMP, formation écartelée entre sa fidélité à Jacques Chirac (et donc à Juppé) et son attraction de plus en plus évidente pour le ministre de l'Intérieur.
Hier, lors de leur arrivée à dix minutes d'intervalle, Juppé et Sarkozy ont fait jeu égal à l'applaudimètre. Même si le second, sans doute plus entraîné, a réussi à serrer plus de mains... «Juppé fait quand même des efforts», commente une militante des Bouches-du-Rhône. Mais quand on lui demande qui pourrait succéder au maire de Bordeaux à la tête de l'UMP, elle répond sans