Les sarkozystes sont dans les starting-blocks. Hier, Patrick Devedjian, ministre délégué aux Libertés locales, a brisé le tabou en vigueur au gouvernement en affirmant sur LCI que Nicolas Sarkozy, son «ami», «pourrait être un bon président» de l'UMP. «Il a beaucoup de talent, a-t-il ajouté. Quand je regarde les sondages, cela est reconnu par beaucoup de Français, au-delà des frontières partisanes, au-delà même de l'UMP.» Selon lui, «comme Alain Juppé a annoncé son départ, c'est une chance pour l'UMP» d'avoir un leader comme le ministre de l'Intérieur. Des déclarations qui ont fait grincer des dents à Matignon. «Un ministre n'est pas censé s'exprimer sur des questions politiciennes», juge, sévère, un collaborateur de Jean-Pierre Raffarin. Le même estime que Devedjian a agi en service commandé pour le numéro 2 du gouvernement, furieux de l'ode à Alain Juppé faite lors du congrès de l'UMP, dimanche. De la basse vengeance, en quelque sorte.
Pour le gouvernement et l'UMP, la question du remplacement de Juppé à la tête du parti chiraquien en novembre n'est «pas d'actualité». La consigne est de n'en piper mot, au moins jusqu'au lendemain des élections cantonales et régionales de mars, voire des européennes de juin. Parler du successeur à la présidence de l'UMP est «largement prématuré», s'est ainsi empressé de recadrer le ministre de la Justice, Dominique Perben. Face aux reproches qui lui ont été faits, Devedjian joue le naïf et jure qu'il n'a fait «que répondre à une question. Il