Menu
Libération

Issus de l'immigration, ils veulent être élus.

Article réservé aux abonnés
Les candidats de couleur des divers partis en ont assez de servir d'alibi électoral.
publié le 12 février 2004 à 22h56

Sous le voile, la discrimination. Vingt-quatre heures après le vote des députés en faveur de la loi prohibant le port du foulard à l'école et au lendemain de l'installation du préfet Aïssa Dermouche dans le Jura, des responsables politiques de droite et de gauche ont jeté, hier, les bases d'un «mouvement pour les droits civiques». Le socialiste Fayçal Douhane, le vert Stéphane Pocrain, le chef d'entreprise proche de l'UMP Yazid Sabeg et leurs amis réunis à l'Assemblée ont profité du lancement de la campagne des régionales pour mener «des actions positives et ambitieuses pour lutter contre les discriminations».

«Visibles». Première initiative : le lancement d'une pétition pour collecter, à travers le pays, «100 000 signatures pour l'égalité effective». D'abord dans le domaine politique. Car, selon Douhane, Pocrain et Sabeg, «il n'y aura pas de véritable citoyenneté sans une véritable représentativité». Ne pas favoriser «la valorisation de candidats visibles» reviendrait, selon les mêmes, «à favoriser l'émergence de groupes politiques fondés sur l'appartenance communautaire». Or les listes de candidats aux élections régionales ­ qui doivent être déposées entre le 16 et 23 février ­ sont pour le moment loin de faire la part belle aux politiques issus de l'immigration. Il y a bien quelques «alibis», mais peu de candidats en position éligible. Hier soir, des socialistes, réunis au sein d'un Collectif des Français d'origine africaine et domienne, s'en sont émus. Hier soir encore, Z