Il y a loin des bonnes intentions à leur mise en oeuvre. Bien trop loin pour certains militants UMP issus de l'immigration qui accusent leur parti de ne leur offrir que des rôles de figurants aux élections régionales. Slimane Dib, élu UMP à Aubervilliers, a expliqué hier qu'il préférait se retirer de la liste chiraquienne de Seine-Saint-Denis, plutôt que d'être relégué en 17e position (non éligible) : «Je ne souhaite pas servir de supplétif ou de faire-valoir.» Mercredi, le militant parisien Zaïr Keddadouche a refusé pour les mêmes motifs de figurer sur la liste UMP de la capitale. Les deux dissidents crient à la trahison. Ils rappellent les paroles de Chirac proclamant le 17 décembre l'égalité de «tous les enfants de France (...) dans le droit mais surtout dans les faits». Raffarin avait été plus explicite : «La meilleure liste, c'est celle qui ressemble aux électeurs», avait-il assuré le 3 décembre.
Dans la foulée, le Premier ministre avait confié à sa secrétaire d'Etat Tokia Saïfi le soin de proposer des candidats issus de l'immigration. Elle a reconnu hier qu'elle avait échoué : «Je m'attendais à un résultat plus positif, je me suis battue depuis des mois pour une vraie visibilité des personnes issues de l'immigration.» Sur la cinquantaine de candidats qu'elle a défendus, seulement quatre ou cinq sont assurés d'être élus. Sa déception est telle qu'elle confiait hier qu'elle se demandait s'il ne fallait pas se résoudre à «imposer une politique de quotas».
Eric Raoult, tête