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Libération

Plus on pèse lourd au pays, plus on peut être élu européen.

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Les partis français choisissent leurs candidats selon des critères nationaux.
publié le 13 février 2004 à 22h59

Strasbourg (UE), envoyé spécial.

L'angoisse du député européen français au moment du renouvellement des listes est bien compréhensible. Car son destin se joue loin de lui, dans les états-majors des partis politiques qui décident, en toute opacité, de sa place sur la liste: «C'est à Paris, à la cour du Prince, que se font ou se défont les faveurs», ironise Gilles Savary, député socialiste sortant. L'élection proprement dite, qui aura lieu le 13 juin, n'est presque qu'une formalité, le rapport de force, sauf séisme, n'étant modifié qu'à la marge, grâce à la magie du scrutin proportionnel.

Exceptions. Cette année, les places seront encore plus chères car si l'élargissement porte le nombre total d'eurodéputés de 626 à 732, la France n'a plus droit, elle, qu'à 78 sièges au lieu de 87. En conséquence, c'est la logique des équilibres internes aux partis qui prime. Qu'un député ait bien travaillé durant cinq ans n'entre guère en ligne de compte. C'est pourquoi la plupart des partis attendront le lendemain des régionales pour publier leurs listes, et y recaser leurs recalés... Seules exceptions, les Verts qui ont déjà dévoilé leurs huit têtes de liste (Libération du 10 février), ainsi que le PCF qui devrait suivre à la fin du mois.

Le nouveau mode de scrutin, qui redécoupe la France en huit grandes régions, complique encore la donne: «Les partis vont se focaliser sur les personnalités régionales susceptibles d'attirer le plus de voix», prédit Francis Wurtz, président sortant du groupe c