A Strasbourg, samedi soir, Jean-Marie Le Pen, venu soutenir la tête de liste régionale du Front national, Patrick Binder, a renoué sans retenue avec la brutalité de son discours habituel. Fustigeant le «TSLP» (le «tout sauf Le Pen») pratiqué selon lui par «un système aux abois», il a sorti l'artillerie lourde. D'abord contre Fabienne Keller et Robert Grossman, respectivement maire et président (UMP) de la communauté urbaine de Strasbourg. «La Keller» et «Big Mac», qui ont eu l'impolitesse de refuser de lui serrer la main et qui ont invité à manifester contre «les appels à la haine et à l'exclusion» qui n'allaient pas manquer d'être lancés à l'occasion de la réunion du Front national. Un «procès d'intention soviétique insupportable», a accusé Le Pen. Samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre le FN dans les rues de Strasbourg, mais aussi de Marseille. Au même moment, le président du FN réservait ses diatribes les plus violentes «aux chiens de garde de l'antiracisme» : «Il y a en France un parti de collabos qui travaillent avec les antifrançais et, au rang de ceux-ci, il y a les miliciens de la Licra et les francs-maquereaux de la LDH et de SOS Racisme.» Suite à une plainte déposée par les deux premières associations pour provocation à la haine raciale, «le parquet de M. Raffarin» a requis vendredi à son encontre deux mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité. Le Pen espère être relaxé, «au nom de la liberté qu'ont les Français, et en particulier le
Analyse
A Strasbourg, le leader du FN fustige les «francs-maquereaux».
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par Thomas Calinon
publié le 16 février 2004 à 23h04
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