Le Pen, bâillonné, désigne le coupable : c'est à l'Elysée qu'on aurait «donné l'ordre» d'empêcher sa candidature. Pour le chef du Front national, la campagne électorale, «mère de toutes les batailles», se joue d'abord devant la justice. Tandis que ses adversaires dénoncent une mise en scène qui lui permet une nouvelle fois de se poser «en martyr», il se répand en commentaires assassins sur les manoeuvres destinées à empêcher sa candidature. Samedi, le juge du tribunal administratif l'a débouté de sa requête contre l'administration fiscale. Pour prouver son éligibilité sur les bords de la Méditerranée, le leader d'extrême droite avait demandé aux impôts une attestation de son inscription sur le rôle des contributions directes, qui lui a été refusée. Procédurier en diable, il les a donc poursuivis devant la justice pour obtenir ce document. Sans succès. Cette pièce risque de lui faire défaut pour attester de son éligibilité.
Porte-drapeaux. Le préfet de région, seul décideur, donnera le 27 février au plus tard la liste officielle des candidats, qui déposent à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 23 février leurs dossiers. Jean-Marie Le Pen dénonce déjà «une véritable affaire d'Etat. A travers le préfet, c'est le gouvernement, c'est M. Sarkozy qui va décider si je peux me présenter ou non.» Au paquebot, siège du FN à Saint-Cloud, beaucoup pensent que leur champion ne pourra pas se présenter. Le nom du général Louis Martin, actuellement dernier de la liste frontiste dans le départeme