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Libération

Royal et Morin en désordre de campagne

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L'ex-ministre PS joue la proximité. Sortante, la protégée de Raffarin invite les ténors de l'UMP.
publié le 17 février 2004 à 23h08

Poitou-Charentes envoyé spécial

A l'heure des chips, du pâté et du rôti froid, jeudi midi, dans une salle des fêtes de Châtellerault (Vienne). Ségolène Royal prépare avec ses proches la réunion consacrée à l'emploi qui doit démarrer à 14 h 30. Un rendez-vous «de proximité», évidemment, censé restituer le travail effectué lors des «forums participatifs» qu'elle a organisés depuis octobre 2003. La tête de liste PS pour les régionales en Poitou-Charentes apprend alors que Nicolas Sarkozy était le matin à Angoulême pour féliciter les gendarmes après l'arrestation du ravisseur de Fanny, la fillette de Jarnac (Charente). Quelqu'un lui assure qu'Elisabeth Morin, présidente UMP de la région et candidate à sa succession, a accueilli le ministre de l'Intérieur. «Ils sont capables de tout», s'indigne Ségolène Royal. Elisabeth Morin n'était pas à Angoulême. Qu'importe. Ségolène Royal s'emporte, se demande en même temps si elle n'aurait pas dû y aller, se ravise et finit par téléphoner au maire de Jarnac, un ami politique : «Je viens d'apprendre que Sarko... Une conférence de presse pour dire quoi ? [...] Il y aura qui comme élus ? [...] Il faut que tu demandes à prendre la parole.» La députée PS des Deux-Sèvres s'isole pour poursuivre sa conversation, revient et lâche qu'elle aussi est allée à Jarnac la veille, «mais sans communiquer». Réplique le lendemain d'Elisabeth Morin : «Là-dessus, elle n'a pas de leçon à donner.» La présidente de région assure qu'elle a «suivi l'affaire de Jarnac