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Libération

A Strasbourg, Alsace d'abord et le FN se marchent sur les pieds.

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publié le 19 février 2004 à 23h12

Strasbourg, correspondance.

La France aux Français contre l'Alsace aux Alsaciens. Ainsi peut se résumer le combat annoncé, à l'occasion des élections régionales, entre la liste du FN et celle du mouvement régionaliste Alsace d'abord. Entre Vosges et Rhin, cas unique en France, la bataille fait rage pour séduire l'électorat d'extrême droite.

D'un côté, le Mulhousien Patrick Binder, 35 ans, tête de liste FN qui se décrit comme «un bébé Le Pen». De l'autre, le régionaliste strasbourgeois Robert Spieler, 52 ans. «Elevé à la bière et à la choucroute», selon le mot acide qu'il a un jour écrit à Jean-Marie Le Pen. Car Robert Spieler a porté les couleurs du FN à l'Assemblée nationale, de 1986 à 1988. «Mais j'ai très vite compris ma douleur.» Aujourd'hui, il fustige un parti «qui navigue à vue en fonction des humeurs du président» et où règne «un absurde discours antirégional et antieuropéen». Il a toutefois accueilli dans ses rangs la plupart des ex-cadres du FN : sept des neuf conseillers régionaux actuels d'Alsace d'abord sont d'anciens militants frontistes, passés en 1998 par la case MNR de Bruno Mégret. Une hémorragie pour le FN, qui comptait treize élus en 1998 et seulement deux aujourd'hui.

Cette histoire commune se traduit dans les programmes. La grande idée régionaliste, c'est la fusion de la région et des deux départements alsaciens. Mais les deux proposent une agence de développement économique unique pour l'Alsace, veulent mettre en valeur la ruralité et le patrimoine, souha