Jacques Chirac aime les restaurants. A tel point qu'il a réussi hier à «retourner» Gerhard Schröder, le chancelier allemand, lors du sommet franco-germano-britannique. Alors que le chancelier allemand avait refusé son accord à la baisse de la TVA dans la restauration lors d'une entrevue, le 9 février, il a cédé hier. Et, tout sourire, le président français pouvait annoncer : «Nous avons conclu avec le chancelier notre discussion sur le problème de l'autorisation donnée à la France de baisser le taux de TVA sur la restauration et de faire cette réforme en 2006.» Et Chirac de «remercier chaleureusement» Schröder. Il y a de quoi, même s'il faut encore convaincre les Pays-Bas. Car le gouvernement vit sous la pression des restaurateurs. Hier soir, André Daguin, le très influent président de l'Union des métiers de l'industrie de l'hôtellerie (Umih), s'écriait «bravo Chirac», avant d'ajouter «2006, c'est tard». Histoire de bien montrer que l'impatience demeure dans la profession.
«Promesse». Le 9 février, devant le veto allemand, André Daguin mettait le gouvernement en garde. «Quand une promesse est faite, il faut la tenir. Nous ne laisserons pas passer cela», avait-il averti, en glissant au passage que certains adhérents rejoignaient des listes UDF, CPNT et surtout FN pour les prochaines élections. Et Daguin d'arguer : «La TVA, c'est le seul moyen pour moi d'empêcher mes gars d'aller sur des listes d'extrême droite.» Depuis plusieurs semaines, Matignon et Bercy avaient préparé une