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Libération

Michel Sapin cultive la campagne

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La gauche, menée par l'ex-ministre socialiste, a de bonnes chances de garder la région.
publié le 19 février 2004 à 23h11

Janville (Eure-et-Loir), Eguzon-Chantôme (Indre), envoyé spécial.

Jacqueline Gourault est venue en avance. «Avant la réunion, je dois recevoir une délégation d'usagers du train», s'excuse-t-elle. A l'entrée de la salle polyvalente Jeanne-d'Arc de Janville, ils sont une demi-douzaine à attendre la candidate UDF à la présidence de la région Centre, qui doit y tenir réunion ce vendredi à 20 h 30. En tant qu'Euréliens (habitants de l'Eure-et-Loir), ils ne comprennent pas pourquoi ils paieraient deux fois plus cher que leurs voisins franciliens. «L'abonnement est passé brutalement de 52 euros par mois à 970 euros par an», s'indigne Abdoulaye Keita, cadre travaillant à Paris, qui, tous les jours, parcourt en train les 80 kilomètres séparant Thoury (Loir-et-Cher) et la capitale. «Résultat, ajoute André, qui habite Gommerville (Eure-et-Loir), on fait en voiture, matin et soir, les 15 kilomètres de RN20 qui nous séparent d'Angerville en Essonne. Un mort par mois !» Depuis un an, la SNCF renégocie une convention avec la région. En attendant, elle refuse aux voyageurs de Thoury les avantages tarifaires de l'Ile-de-France.

Rideau de fer. «Ici, les relations interrégionales sont vitales, explique Jacqueline Gourault, 53 ans, petite femme ronde aux yeux malicieux. Or on a parfois l'impression qu'il y a un rideau de fer autour de l'Ile-de-France. L'intérêt de tous, c'est qu'il n'y ait pas des parkings avec des milliers de voitures immatriculées 28 ou 45 au terminus de chaque ligne RER !» Pro