Limoges envoyé spécial
Robert Savy est un dinosaure : il est l'un des rares présidents encore en poste depuis les premières élections régionales au suffrage universel, en 1986. De longs mandats, qui lui ont permis de marquer de son empreinte une région enclavée et facilement portée à tout attendre de Paris. Respecté à droite, le socialiste a la religion de la région : député, il a fait voter la loi sur la péréquation régionale de 1992 ; membre du conseil des territoires à Bruxelles, il s'est battu pour l'insertion de la notion de «cohésion territoriale» dans le projet de Constitution européenne. Après dix-huit années de règne, il a choisi de ne pas se représenter.
«Quelqu'un de bien, mais pas un homme d'action», déplore pourtant un observateur local. Car, «universitaire venu par hasard à la politique», porté davantage sur les rapports que sur les poignées de main, Robert Savy ne s'est jamais fait aux rudesses de la vie politique. Une aubaine pour son rival au sein du PS local, le maire de Limoges Alain Rodet. Commencée en 1990 pour le fauteuil de premier édile de la ville-capitale, la bataille entre les deux hommes n'a jamais cessé. Elle vient de connaître un ultime rebondissement pour la succession de Savy. Par l'intermédiaire de la fédération PS de la Haute-Vienne et en prenant bien soin de tenir le président sortant à l'écart, Alain Rodet a choisi un fidèle, Jean-Paul Denanot, vice-président du conseil régional et maire d'une petite ville proche de Limoges, qui, à l'évidenc