Limoges envoyé spécial
C'est parfois à travers l'histoire ferroviaire que l'on peut lire les hauts et les bas d'une région. Dans les années 60, le Capitole, symbole de la modernité gaullienne, était le train le plus rapide de France. Il mettait Limoges à trois heures de Paris, quand il en fallait huit pour aller à Marseille. «Dans la voiture-restaurant, les tables avaient des nappes blanches et les garçons des noeuds papillons», se souvient Robert Savy, le président (PS) sortant du conseil régional du Limousin. Mais si, aujourd'hui, Paris-Marseille se fait en trois heures grâce au TGV, la durée du trajet entre Paris et Limoges ne s'est pas réduite d'une minute. Et le Capitole a laissé la place à de banales voitures Corail, avec un vendeur ambulant et à la propreté si incertaine que même Dominique de Villepin, venu présenter son dernier ouvrage à la foire de Brive-la-Gaillarde il y a quelques mois, s'en serait scandalisé. «Heureusement qu'il y a Clermont-Ferrand, qui est encore moins bien placé que nous», ironise un élu.
Obsession. Se connecter à son tour à la toile magique des trains à grande vitesse : depuis quinze ans, c'est l'obsession du Limousin. Après avoir rêvé d'un TGV Paris-Limoges-Toulouse, les élus locaux s'étaient laissé séduire par une suggestion des ingénieurs de la SNCF : un «train pendulaire», sorte de TGV capable d'atteindre des vitesses élevées sur des voies normales légèrement aménagées. Avantages : un coût cinq fois moindre, un gain d'une demi-heure de temp