Le sourire d'une Miss France pour faire oublier ceux qui ont mêlé leurs voix à celles du Front national. Gilles de Robien, seul ministre UDF du gouvernement, a confirmé vendredi qu'il était candidat à la présidence de la région Picardie. Le sortant, Charles Baur, ne se représente pas : militant de l'UMP, il avait été exclu de l'UDF pour s'être fait élire en 1998 grâce à une alliance avec le FN. La droite a juré de ne plus tolérer de telles compromissions. A l'UDF, mais aussi à l'UMP, personne ne conteste que le ministre des Transports soit le mieux placé pour incarner cette promesse. Le mieux placé surtout pour éviter que la Picardie ne bascule à gauche. Dans ces conditions, Robien a pu se permettre de poser ses conditions et de ne se déclarer qu'à la dernière minute.
Ce samedi, il présentera officiellement, à Saint-Valery-sur-Somme (Somme), sa liste Aimer la Picardie, résultat d'intenses tractations au terme desquelles l'UMP a dû céder à l'UDF près de la moitié des places, alors que le parti d'Alain Juppé en revendiquait 70 %. «Ce n'est pas une liste partisane, mais une liste très ouverte», a assuré Robien, vendredi. Parmi les «représentants de la société civile» qu'il se flatte d'avoir imposé figure notamment la jeune Picarde Elodie Gossuin, Miss France 2001. «Aujourd'hui, la Picardie est en retard partout. Une jolie fille sur la liste de Robien, ce n'est pas ça qui va améliorer le sort des Picards», proteste Daniel Beurdeley, chef de file du PCF dans l'Oise. Claude Gewerck