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Libération

Hollande tape sur Chirac pour jouer les gros bras

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publié le 23 février 2004 à 23h19

Jeudi 18 février, François Hollande s'est «énervé». Son entourage l'assure. C'était le matin, le lendemain de l'accord obtenu à Berlin par Jacques Chirac pour baisser la TVA dans la restauration. Le premier secrétaire du PS demande dans un premier temps à Julien Dray, son porte-parole, de réagir. Puis il se ravise et décide d'écrire lui-même un communiqué, qu'il signera, fait inhabituel, de son nom. Question «d'autorité», puisqu'il s'agit de «se payer» le chef de l'Etat. Dans ce texte, François Hollande accuse le Président d'avoir transformé «une réunion européenne en coup électoral». Il s'emporte contre «une opération de propagande» et termine sa charge en estimant que «quand Jacques Chirac régale, ce sont les Français qui trinquent». Le soir même, lors d'un meeting à Besançon (Doubs) dans le cadre de la campagne des régionales, Hollande se montre encore plus clair : il pointe «l'immoralité» du chef de l'Etat. Vendredi, il répète à Libération que «la façon de faire de la politique du gouvernement est immorale». Il accuse la majorité «d'abîmer la politique». «Rencontrer l'abbé Pierre et baisser les crédits du logement, c'est immoral. Prétendre lutter contre le cancer et baisser les crédits de la recherche, c'est immoral.» Tout y passe : «Depuis les voeux, on est dans cette immoralité assumée.»

Jean-Pierre Raffarin aussi en prend pour son grade. Sa réaction à la condamnation d'Alain Juppé est jugée aussi «immorale». Sa manière de faire croire que les régionales ne sont pas «po