Chirac-l'embrouille est de retour. En janvier, lors de son marathon des voeux, le chef de l'Etat s'était ouvertement posé en chef de campagne. Soucieux de coller à la principale préoccupation des Français et de ne pas se faire chiper le thème par la gauche, il avait réclamé à son camp de placer «l'emploi» au coeur des débats des élections régionales. Avec, à la clé, la promesse d'une «grande loi de mobilisation» assortie d'un premier cadeau : une baisse de la taxe professionnelle pour les PME. Un mois plus tard, le chef de l'Etat ne semble avoir qu'un seul souci en tête : rendre illisible le résultat des régionales pour figer la donne au sein de la majorité et verrouiller tout début de débat sur sa succession. Il est vrai qu'en quelques semaines, l'édifice électoral imaginé par l'Elysée et l'UMP s'est effondré. La condamnation d'Alain Juppé a plombé la campagne de l'UMP et privé la majorité d'un discours national pour monter au combat. Sans autorité sur sa majorité et avec une popularité des plus fragiles, Jean-Pierre Raffarin n'a pas pu prendre le relais. Pour ne pas hypothéquer son avenir à Matignon, il s'efforce même de dépolitiser la portée du scrutin. Enfin, la croissance n'est toujours pas là. Maintes fois claironné, son «retour» se fracasse pour l'heure sur la réalité des plans sociaux et de la hausse du chômage.
Sans parti en état de marche, sans chef de guerre et sans marge de manoeuvre en matière économique, Jacques Chirac fait comme à son habitude : il est en campa