Et pendant ce temps-là, le gouvernement continue de décentraliser... A un mois des régionales, l'Assemblée s'empare enfin aujourd'hui du texte relatif aux «responsabilités locales», que Jean-Pierre Raffarin présente comme «l'acte II de la décentralisation». Mais si le Premier ministre sera présent au Palais-Bourbon, c'est dans une grande indifférence que les députés, dont beaucoup seront absents pour cause de campagne électorale, vont examiner, durant deux semaines, le texte le plus long depuis le début de la législature (142 articles et un millier d'amendements !). Largement critiqué par les élus locaux, qui craignent une hausse de la fiscalité locale, et par la gauche, qui y voit un renforcement des inégalités régionales, le projet de loi du Premier ministre devrait donner lieu à une forte résistance.
Débat. Le président de l'UDF, François Bayrou, a décidé d'interrompre sa campagne en Aquitaine pour prendre la parole, aujourd'hui, lors de la discussion générale. Même s'il est probable que la formation centriste apportera ses voix au projet du gouvernement, Bayrou devrait pointer le «manque de lisibilité» de cette réforme qui n'a pas tranché l'éternel débat entre région et département. La preuve : sur les 12 milliards d'euros transférés aux collectivités locales, seuls 3 milliards iront aux régions (formation professionnelle, aides aux entreprises, gestion des ports et aéroports), le reste étant dévolu à l'échelon départemental (RMI, routes nationales, personnes âgées...). D