Lorraine envoyé spécial
C'est un gros ruban qui serpente au milieu de la Lorraine et qui met la droite en émoi. Ce serpent a un nom, A32, et une apparence : le tracé de la future autoroute, qui ne verra le jour qu'en 2015. De Toul à Longwy, du sud au nord, il transperce le coeur industrieux d'une région déjà surchargée d'infrastructures. Et crée bien des difficultés au président UMP sortant de la région, Gérard Longuet.
Epine. Le premier à s'emparer du sujet est Jean-Louis Masson. «Je suis contre l'A32, c'est le noyau de ma campagne électorale», jure le sénateur divers droite de Moselle, leader de la liste Lorraine Avenir au côté de la députée de Moselle Marie-Jo Zimmermann, mise au ban de l'UMP. Les mauvaises langues susurrent : «Bien sûr, puisque l'A32 passera sur son canton, Vigy, un peu au nord de Metz.» Le sénateur exhibe le «tracé ouest». Traduire, le passage de l'A32 dans la Meuse rurale, le département le plus vide de la Lorraine, quasi dépourvu de grande ville (Verdun a moins de 20 000 habitants et le chef-lieu, Bar-le-Duc, culmine à 16 000 âmes). «Je joue ainsi sur les deux tableaux. Avec le tracé ouest, j'épargne les nuisances à la vallée de la Moselle et j'offre une perspective aux Meusiens.» L'homme, qui se réclame de l'étiquette «droite gaulliste», préconise «une rupture avec le productivisme archaïque»... Avec le plaisir de faire la nique au président sortant, dont la Meuse est le fief. Masson, qui vient tout juste de démissionner de l'UMP, fut pourtant pendant