Où est l'argent ? C'est à cette question essentielle que Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy ont tenté de répondre, hier, au premier jour du débat sur la décentralisation à l'Assemblée. Au-delà des vastes transferts de compétences décidés en faveur des régions et départements, les députés PS ont concentré leurs attaques sur l'«insécurité financière» d'un projet chiffré à 11,5 milliards d'euros. Le gouvernement n'a-t-il pas engagé une «décentralisation des déficits», comme l'affirme le patron du groupe PS, Jean-Marc Ayrault ? Et, sinon, pourquoi l'examen de la loi organique sur la réforme des finances locales condition sine qua non de la décentralisation a-t-il été reporté après les régionales ? Des questions restées sans réponse.
Raffarin a bien essayé de rassurer les députés en affirmant que «tout le pays fera des économies avec une gestion au plus près du terrain». Sarkozy a eu beau rappeler que la Constitution garantissait le transfert des finances en même temps que celui des compétences, ajoutant qu'une part de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) serait dévolue aux collectivités locales. Mais tout cela n'a pas suffi à clarifier les intentions financières du gouvernement, prêt à transférer des compétences (logement social, RMI, routes nationales...), pourvu qu'il n'en ait plus la charge.
«Il s'agit d'une énorme entreprise de débudgétisation qui n'ose pas dire son nom», a lancé Jean-Marc Ayrault lors d'une conférence de presse organisée avec Jean-Pa