Caen, envoyé spécial.
C'est un serpent de mer, un de ces débats récurrents que tout le monde évoque, mais que peu semblent vouloir, ou pouvoir, trancher : les deux régions administratives de Normandie, la Basse et la Haute, doivent-elles fusionner ? La campagne des régionales donne à cette querelle une nouvelle vigueur. A tel point que certains candidats ne sont pas loin de penser que l'élection des 21 et 28 mars se fera pour ou contre la réunification. Une sorte de référendum.
A Caen, capitale de la Basse-Normandie, le différend traverse tous les partis et bouscule les clivages droite-gauche. La fusion, c'est le dada de Philippe Augier. Normal, dira-t-on, pour cette tête de liste UDF, puisqu'il dirige la société organisatrice des ventes de chevaux de Deauville (Calvados), ville dont il est maire. L'argumentaire du vice-président de l'Association pour la réunification de la Normandie est rodé. Il l'a même consigné dans un opuscule, intitulé Une ambition pour la Normandie (Plon) : «Nous sommes deux petites régions, avec trois départements en Basse-Normandie et deux en Haute, pour peu d'habitants.» Pour lui, la réunification, c'est un «accélérateur» pour le développement économique.
«Au niveau de la Catalogne». Unie, la région serait la 5e de France en termes de PIB, alors que la Basse et la Haute-Normandie sont 18e et 13e sur 22. «Nous serions au niveau de la Catalogne ou de la Lombardie», plaide Philippe Augier. A gauche, aussi, la fusion a ses partisans. Comme Alain Tourret (P