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Libération

Raffarin répond aux intellos «extrémistes».

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Il vante la «création», tout en dénonçant les «réductions de la pensée».
publié le 25 février 2004 à 23h23

Jean-Pierre Raffarin n'apprécie pas qu'on l'oppose aux intellos. Réagissant à «l'appel contre la guerre à l'intelligence» lancé mercredi dernier par les Inrockuptibles, le Premier ministre a déclaré dans une lettre adressée au journal le Monde (daté d'aujourd'hui) entendre «l'inquiétude d'une partie des créateurs, des artistes». «Nous devons trouver des solutions. Nous y travaillons, parce que je sais bien que l'avenir de la France ne passe ni par la banalisation, ni par la standardisation, mais par la création et l'innovation», écrit-il, avant de préciser, se référant implicitement à Pascal : «Alors, quand j'entends parler de "guerre à l'intelligence", je pense que la géométrie partisane l'emporte sur la finesse républicaine. Vous le savez bien, les extrémismes se nourrissent des réductions de la pensée.» L'incompréhension entre les milliers de signataires de la pétition et le gouvernement risque pourtant de se poursuivre.

En matière de «finesse républicaine», Patrick Devedjian, ministre délégué aux Libertés locales, a fait fort en s'en prenant hier sur RTL aux intellectuels, qui «chez nous, ont l'habitude de signer des pétitions», alors qu'«aux Etats-Unis, ils ont des prix Nobel». «Parfois, on a envie d'inverser, a-t-il insisté. Il ne faut pas considérer qu'être un intellectuel, ça a un statut protégé : être un intellectuel, ça a des exigences, et, souvent, on cherche un peu des résultats.» Le socialiste Laurent Fabius a immédiatement demandé à Raffarin de condamner les «pr