Avec la décentralisation à la sauce Raffarin, ce sont les usagers qui vont trinquer. Alors que la polémique sur l'instauration de péages sur les routes nationales qui seront transférées aux départements n'est pas close (Libération d'hier), la commission des lois de l'Assemblée nationale a rendu hier un avis favorable sur un amendement qui pourrait faire encore plus de bruit : la taxation de la circulation dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants, comme c'est déjà le cas à Londres.
Trois taxations. Sortie du cerveau d'un député UMP du Rhône, Christian Philip, l'idée d'instaurer des péages urbains sur tout ou partie du réseau routier figure déjà dans le rapport qu'il vient de remettre au Premier ministre sur le financement des déplacements urbains. L'objectif semble noble : le député veut «améliorer la fluidité de la circulation, favoriser les moyens de transports collectifs et préserver l'environnement». Il envisage trois types de taxation : le «péage cordon», situé à l'entrée des agglomérations, le «péage de zone», qui permettrait de taxer uniquement certaines voies de circulation, et enfin la «carte intermodale». Cette carte vaudrait aussi bien pour les transports publics que pour les déplacements en voiture particulière.
Désengagement. Au PS, certains députés se montrent plutôt favorables à cette mesure. «Dans quelques années, il faudra bien limiter la circulation dans les villes pour préserver l'environnement, estime Odile Saugues, députée chargée des questions