Est-ce la proximité de l'ouverture du Salon de l'agriculture (lire pages 21-22) ou tout simplement l'approche des élections régionales ? Relayant la campagne des lobbies du vin, les élus des régions viticoles s'agitent contre la loi Evin, qui restreint l'accès à la publicité pour les boissons alcoolisées. Alain Juppé, député-maire (UMP) de Bordeaux, accompagné de neuf élus de la Gironde, propose, dans une tribune publiée vendredi par le Figaro, d'assouplir la loi Evin, au nom de la crise que subit actuellement la viticulture. En fait, le conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) est furieux de l'assignation que lui fait l'Association nationale de prévention de l'alcoolisme, visant à interdire une campagne d'affichage sur le thème : «Buvons moins, buvons meilleur».
Jean-Paul Garraud, député (UMP) de Libourne, en plein vignoble, ne décolère pas contre les campagnes de la prévention routière : «Ce n'est pas le vin qui est le principal facteur des accidents de la route, mais les alcools forts et les stupéfiants.» Les élus girondins UMP défendront donc un texte amendant la loi Evin de manière à ne considérer comme alcool que les produits au-dessus de 18 degrés. Le vin pourrait ainsi, «sous réserve d'une communication correcte», avoir accès à la télévision et à la radio. Les députés «viticoles» ont l'espoir d'aboutir. Jeudi, Jean-Pierre Raffarin s'est dit ouvert à «des améliorations pour la communication de la prévention et de la modération» sur le vin, car, estime le