Toulouse, de notre correspondant.
Schizophrénie chez les amis de José Bové ? «L'éthique de la Confédération paysanne veut que ses responsables ne soient pas engagés dans des partis politiques», rappelle doctement Alain Moles, l'ex-porte-parole du syndicat dans le Tarn-et-Garonne. Mais que José Bové fasse la bise à Georges Frêche, candidat socialiste à la région de Languedoc-Roussillon, sous l'oeil des photographes, en appelant à battre l'UMP Jacques Blanc, ne le dérange vraiment pas.
Gêne. «C'est un engagement politique tout court, fait-il observer. Celui d'un citoyen opposé aux compromissions de la droite avec le FN.» Mêmes appréciations dans l'Hérault : «Bové ne soutient pas Frêche, s'amuse le viticulteur Dominique Soulié. Il soutient celui qui peut battre le sortant qui a envoyé des lepénistes siéger dans les conseils d'administration des lycées.»
Géographiquement plus éloignée du Languedoc-Roussillon, la porte-parole de la fédération tarnaise de la Confédération, Geneviève Rey, est un brin plus réservée : «Je suis effectivement un peu gênée. Nos militants sont individuellement libres de leurs choix politiques. Mais, par sa notoriété, José engage aussi un peu la Confédération.» Elle tempère cependant : «Il faut dire que là-bas, il y a le Front national. Et ça ne doit pas embêter grand-monde chez nous que José s'y oppose...»
Blouson ouvert et moustache au vent, le leader de la Confédération est tout sourire sur la photo. Et il ne doit pas déplaire à Georges Frêche en campagne