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Libération

«La dame» de Pointe-à-Pitre menacée

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A la Réunion, la donne est claire. A la Martinique et en Guyane, les cartes sont plus brouillées.
publié le 28 février 2004 à 23h29

Péril en chiraquie des tropiques. Lucette Michaux-Chevry, 75 ans, un des plus puissants relais outre-mer du chef de l'Etat ­ avec Gaston Flosse à Tahiti ­, vacille. «La dame», comme on dit là-bas, a essuyé un terrible camouflet le 7 décembre : lors d'une consultation locale, elle avait mis tout son poids dans la bataille pour soutenir la création d'une assemblée unique se substituant aux conseils général et régional. Résultat : 73 % de non ! Affaiblie par un tel désaveu, la présidente du conseil régional de Guadeloupe voit aujourd'hui son fauteuil menacé. Son rival socialiste, Victorin Lurel, a le vent en poupe. Principal artisan de la victoire du non, il a réussi l'exploit de fédérer derrière lui la plupart des frères ennemis de la gauche guadeloupéenne. «Inimaginable voilà encore quelques mois, l'alternance à Lucette Michaux-Chevry est aujourd'hui possible», veut croire Axel Urgin, secrétaire national du PS à l'outre-mer. Signe de l'importance de ce duel indécis, la Guadeloupe est, ce week-end, le théâtre d'un chassé-croisé entre François Hollande et Nicolas Sarkozy.

Le patron du PS y a débarqué vendredi soir pour quarante-huit heures afin de soutenir Victorin Lurel et pointer les dérives ultraclientélistes de Michaux-Chevry. Mais, au-delà de cet exercice imposé, François Hollande, qui ne cesse, ces derniers temps, de dénoncer «l'immoralité» du président de la République, vient aussi porter le fer, à 7 000 kilomètres de la métropole, dans l'un des poumons du système Chirac.