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Libération

Le retraité Jospin se cramponne au terrain

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publié le 1er mars 2004 à 23h31

Lens, envoyé spécial.

Lionel Jospin refait le match. Il est 22 h 01, samedi soir, à Lens. La neige continue de tomber en bourrasques sur le stade Bollaert. Le Racing et l'Olympique lyonnais ont partagé les points : 1-1. Avant de s'engouffrer dans les vestiaires pour saluer les joueurs, puis de dîner, «en privé», au stade, en compagnie de trente hiérarques socialistes régionaux, l'ex-Premier ministre salue d'énièmes supporters «sang et or». Et il lâche en quittant la tribune ­ forcément ­ présidentielle : «On aurait pu gagner.» Au premier ou au deuxième tour ? Lionel Jospin continue la campagne qui s'est achevée subitement le 21 avril 2002. Comme si le match présidentiel n'était pas définitivement joué. Comme s'il rêvait de prolongation. Voire d'un match retour.

«Promesse». Bien sûr, Jospin jure le contraire. Il n'est pas venu faire campagne pour Daniel Percheron, le président PS sortant de la région qui s'affiche à ses côtés. Il est simplement là pour «honorer une promesse» faite durant la campagne élyséenne lorsque, de passage à Lens le 13 avril 2002, il avait promis de revenir, «en Président» ou en «simple citoyen», assister à un match du Racing. Jospin ne veut donc pas parler de politique à la presse. Cela ne l'empêche pas d'être attendu en gare comme le messie par une trentaine de supporters socialistes enthousiastes, de se faire photographier en compagnie des candidats locaux aux régionales, de signer des dizaines d'autographes, de saluer les messieurs, d'embrasser les da