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Libération

Une inauguration sans ovation pour Chirac

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Le Président n'a visiblement pas réussi à rassurer le monde agricole, frappé par la crise.
publié le 1er mars 2004 à 23h31

Voilà un Salon de l'agriculture qui ne restera pas parmi les meilleurs souvenirs de Jacques Chirac. Habitué à s'y promener en terrain conquis (les 960 000 paysans votent traditionnellement en majorité à droite), certain d'y recevoir des ovations discrètes entre la dégustation d'un bleu des Causses et l'absorption de verres de cidre ou de vin blanc, le Président a connu samedi, à la Porte de Versailles, une séance mi-figue, mi-raisin. Inaugurant le salon, et le défilé des responsables politiques qui vont s'y succéder tout au long de la semaine, Chirac a vécu une matinée qui augure peut-être d'une campagne régionale plus difficile qu'attendu pour l'UMP auprès des agriculteurs en crise (Libération des 28-29 février).

Déconvenue. Tout a commencé par un drôle d'accueil, vers 8 h 45, dans un hall où les policiers étaient plus nombreux que jamais. D'ordinaire, Chirac est reçu chaleureusement par le patron de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), tradition et cogestion du monde paysan obligent. Pas cette fois. Jean-Michel Lemétayer, le patron du syndicat majoritaire, a boudé l'inauguration. Il a préféré attendre que le chef de l'Etat s'arrête, plus tard, à son stand. Seule grosse pointure de la profession, l'encombrant Luc Guyau, ancien patron de la FNSEA tout juste mis en examen dans une affaire d'abus de biens sociaux, a donné l'accolade à son ami Chirac avant de s'éclipser.

Malgré cette déconvenue, le Président a attaqué sa visite en spécialiste, se