Pas l'ombre d'un frémissement, pas le moindre sursaut d'intérêt. Avec un camp qui esquive l'enjeu et l'autre qui mouline dans le vide, la campagne des régionales n'en finit pas de faire du surplace. Au risque d'inciter les Français à déserter un peu plus les urnes le 21 mars. A moins de trois semaines du premier tour, l'indifférence de l'électorat pour le seul scrutin de poids programmé d'ici à la présidentielle de 2007 ne se dément pas. La deuxième livraison de notre Observatoire des régionales Louis-Harris-Libération-AOL (1) l'illustre : seules 38 % des personnes interrogées s'intéressent à la campagne, soit une poussée fort peu significative de deux points en un mois (Libération du 3 février).
Brouillard. Autre symptôme de cette torpeur ambiante : l'opinion n'a pas vraiment d'appétence pour les forces en présence, à commencer par les traditionnelles coalitions gouvernementales. Seulement 28 % des Français préféreraient que leur région soit dirigée par l'alliance de gauche PS-PC-Verts ( 3 points), tandis que 27 % ( 1) penchent pour la droite UMP-UDF. L'extrême droite perd un point quand l'extrême gauche en gagne un. Surtout, une proportion croissante d'électeurs récuse ces choix pour gérer leur région.
Résultat, aucune campagne partisane n'émerge vraiment : celles des formations de gauche, du tandem LO-LCR et du FN sont appréciées négativement. L'UDF bénéficie, elle, d'un soupçon de mansuétude. Et avec 33 % d'avis positifs, c'est la campagne de l'UMP, pourtant plombée par