Bretagne, envoyé spécial
Lundi, les éleveurs de bovins bretons présents au Salon de l'agriculture se sont distingués en sifflant Le Pen. Le président du FN, né à la Trinité-sur-Mer (Morbihan), reste-t-il, comme le dit un socialiste du Finistère, «un produit d'exportation» ? Ou la crise que traverse le secteur agricole va-t-elle précipiter dans les bras de l'extrême droite une partie des 40 000 agriculteurs et des 80 000 salariés de la filière agroalimentaire ? Dans un scrutin qui se jouera dans un mouchoir entre le président UMP sortant, Josselin de Rohan, et le député socialiste du Morbihan, Jean-Yves Le Drian, la tentation extrémiste en milieu rural constitue, avec le comportement des classes populaires de l'agglomération rennaise, l'une des clés des régionales en Bretagne. Le FN a d'ailleurs fait de «la défense de l'élevage (en particulier les éleveurs de porc frappés par la suppression de la viande de porc dans les écoles, les entreprises, etc.) et de l'agriculture, frappée de plein fouet par la réforme de la PAC», sa deuxième priorité. Et, dans les Côtes-d'Armor, son chef de file est un producteur de lait.
«Malaise».
La majorité sortante de droite redoute ce scénario. Avec une extrême droite au-dessus de 10 % un score jamais réalisé lors d'élections locales, alors que Le Pen a obtenu 10,1 % et 11,81 % aux présidentielles de 1995 et de 2002 , Rohan, qui doit aussi composer avec une liste UDF, sait qu'il sera battu. A gauche, Le Drian, qui conduit une liste PS-PCF-PRG, in