Deux salons pour un billet. Et deux types de visiteurs politiques : ceux d'en haut (les ministres) et ceux d'en bas (les candidats aux régionales). Du Salon de l'agriculture, la télévision montre en général les animaux du hall 1, où les enfants voient naître leurs premiers poussins et où les ministres tâtent le cul des bêtes de foire.
On voit moins souvent le «salon des régions» qui se tient dans les halls 4 et 7, en réalité une super-foire commerciale où s'amoncellent victuailles et produits du terroir que vendent des commis en chapeaux ronds. C'est sous ces hangars bruyants, que les vingt-deux campagnes régionales convergent depuis quelques jours.
Un attroupement de costumes sombres, un buffet, une silhouette vers laquelle se tournent tous les regards : les petits raouts organisés par les stands des conseils régionaux se ressemblent tous. Hier, Jean-Pierre Soisson, inusable président UMP de Bourgogne, a ainsi inauguré le «point accueil» de sa région. Pas gêné, il en a profité pour tenir un meeting. Face à la déprime des vignerons, il a carrément prétendu que les trois grandes régions viticoles de France «ont décidé de modifier la loi Evin» (interdisant la publicité pour l'alcool). Sauf que, pour changer une loi, il faut un vote du Parlement. «Le gouvernement a accepté leurs propositions», a nuancé Soisson, ce qui reste à confirmer. Dans l'assistance, François Patriat, tête de liste PS, s'étranglait. Une vigoureuse discussion s'est ensuivie, sous l'oeil goguenard d'Arnaud Mon