Nantes, Angers, Sablé, envoyé spécial.
Mains dans les poches au micro, comme pour signifier qu'il n'aura pas trop à se retrousser les manches dans cette campagne. Ce jour-là, dans son fief de Sablé-sur-Sarthe, le ministre des Affaires sociales, François Fillon, accueille le PDG de France Télécom, Thierry Breton. Outre une promesse d'accélération de l'installation de l'Internet à haut débit sur le canton de Sablé, Thierry Breton en fait des tonnes sur le thème du «ministre que je connais bien et qui est mon ami». Chef de file de l'UMP dans une région qu'il présidait jusqu'à son entrée au gouvernement, François Fillon joue de son carnet d'adresses ministériel, de sa fonction institutionnelle et de son statut d'archi-favori pour donner le tempo d'une bataille régionale entre gens de bonne compagnie.
Sur ces terres où la modération est considérée comme une valeur cardinale, gauche et droite ont appris à vivre ensemble : la droite tient les campagnes et donc les conseils généraux des cinq départements de la région, et la gauche contrôle la plupart des grandes villes (Nantes, Angers, Le Mans, Saint-Nazaire, La Roche-sur-Yon...). Sauf surprise de taille, le très artificiel ensemble des Pays de la Loire restera à droite. Dès lors, la «bataille» relève de l'exercice imposé. Faute de suspense, ou d'enjeux locaux suffisamment forts, les jeux d'appareils politiques, les ambitions personnelles et les rivalités recuites ont pris le pas sur les débats.
Main dans la main.
Le candidat PS, Jacque