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Libération

Juppé le condamné se relaxe en province

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publié le 5 mars 2004 à 23h35

Aude, Hérault envoyé spécial.

Alain Juppé s'accroche. Piqué au vif par les mauvaises manières de Jean-Pierre Raffarin et de Nicolas Sarkozy, qui dessinent déjà sans lui les nouveaux contours de la majorité, le maire de Bordeaux a affirmé, hier soir, à Castelnau-de-Lez, près de Montpellier, que «c'est sur le terrain et non dans les antichambres parisiennes qu'il faut répondre aux attentes de nos concitoyens».

Un mois après sa condamnation «infamante» à dix ans d'inéligibilité, suivie des larmes de crocodile de ses «amis» politiques et de sa fausse tournée d'adieu, le président de l'UMP a cherché, hier, à démontrer qu'il était toujours bien là, et qu'il déciderait seul du moment de son éventuel départ. «L'après-Juppé ne me concerne pas», a-t-il pourtant fini par lâcher, lors d'une conférence de presse, pour éluder une question sur sa succession à la tête du parti.

Cajolé.

Avec une relative discrétion médiatique, il était donc hier en campagne dans le Languedoc-Roussillon pour cajoler les viticulteurs et soutenir les candidats de l'UMP, au côté de Jacques Blanc (UMP), président sortant de la région, élu en 1998 avec les voix du Front national. Lors de l'une de ses dernières sorties, le 12 février à Troyes, il avait eu à droit à des banderoles «Juppé, repris de justesse» ou «Des emplois fictifs pour les chômeurs». Désastreux en termes d'image, cet épisode l'avait incité à partir au ski en pleine campagne régionale, annulant au passage meetings et déplacements inscrits à son agenda.