Il avait dit : «Jusqu'à 20 heures !» Le service du protocole avait cru comprendre que ce serait jusqu'à 19 heures, ce qui lui aurait permis d'égaler le record attribué au chef de l'Etat : neuf heures d'affilée, en 1994. Finalement, la visite de Jean-Pierre Raffarin au Salon de l'agriculture, commencée à 10 h 30, s'est achevée sur les coups de 17 heures. Soit, tout de même, plus de six heures à parcourir dans tous les sens les grands halls du Parc des expositions de la porte de Versailles.
Une sorte de baptême du foin pour le Premier ministre qui, après les buralistes et les restaurateurs, se trouve confronté à la grogne d'une autre catégorie socioprofessionnelle qui lui est traditionnellement acquise.
Signes.
La comparaison avec Chirac, éternel champion du monde agricole, était dans tous les esprits, hier. Elle pouvait même se lire dans les gestes du Premier ministre : pour les enfants, la bise ; pour les badauds, la poignée de main ; pour les exposants, les deux mains posées sur les deux bras de l'interlocuteur, comme un entraîneur qui parle à son boxeur à la mi-temps ; ou alors un bras sur l'épaule. Autant de signes d'encouragement à cette France d'en bas, France des terroirs et des produits locaux, dont le Premier ministre se fait si volontiers le porte-parole.
Ce qui ne l'a pas empêché, croisant Yann-Arthus Bertrand, de couvrir de compliments celui qui s'est rendu célèbre en photographiant la France vue de très haut. «Vous avez un regard perçant ! » «Moi, je photographie les